Qu’est ce que la compatibilité phylogénique ?
Du fait de l’évolution, de nombreux métabolismes sont communs aux règnes animal et végétal. Ces métabolismes sont inscrits dans les gènes cladistiques 1 s’ils partagent un ancêtre commun. Ils se retrouvent chez toutes les espèces ayant le même ancêtre. Ainsi les canaux à eau, les protéines de stress thermique, les enzymes du métabolisme des sucres (cycle de Krebs) sont identiques chez pratiquement tous les êtres vivants car l’ancêtre commun a inscrit ces gènes à l’aube de la vie sur la terre. Ces similitudes se retrouvent aussi dans l’expression de la morphologie définitive ou temporaire (gènes plésiomorphes). Ceci explique que l’embryon humain reproduit les morphologies des espèces ancestrales ayant présidé à l’élaboration des humains. C’est la théorie de la récapitulation de Haeckel qui se résume par le fait que l’ontogénèse reproduit les étapes de la phylogénèse.
En résumé, ces gènes sont utiles pour tous les êtres vivants issus d’un même ancêtre commun. Ils sont accompagnés de leurs processus de régulation : « activation et répression » assurant la conformité de leurs mises en œuvre.
Il est donc possible de mettre à la disposition des thérapeutes des substances naturelles issues de plantes alimentaires pour apporter des soins performants et innovants aux patients basés sur des recherches guidées par la similarité des métabolismes entre le règne animal et le règne végétal du fait de la phylogénèse. Ces substances thérapeutiques, extraites de végétaux, sont donc destinées à restaurer des fonctions métaboliques altérées chez les humains.
Chez les végétaux, il existe des cascades métaboliques analogues à celles des humains. Cela suppose que les génomes codant les enzymes et les protéines impliquées dans ces processus chez le végétal et l’humain soient identiques. Ces gènes sont accompagnés de leurs régulateurs qui sont de ce fait, semblables dans les deux règnes.
Les régulateurs issus du règne végétal interviennent de manière identique à ceux du monde animal et humain. Pour cette raison, ils peuvent restaurer une fonction déficiente chez l’humain en raison d’une dérégulation post-transcriptionnelle ou post-traductionnelle. Cette approche permet d’identifier et d’isoler des principes actifs de manière scientifique en rapport avec phylogenèse.
A côté des gènes cladistiques, des gènes improbables !
Le séquençage du génome d’un végétal marin connu sous le nom de la Padine (Padina pavonica) de 2017 et sa comparaison avec le génome humain, a révélé l’intérêt de « gènes improbables » existant chez certains végétaux.
Ces gènes sont dits improbables par référence à la théorie probabiliste du hasard et de la nécessité de Jacques MONOD et parce qu’ils ne sont d’aucune utilité pour la plante. Ils ne sont retrouvés que chez quelques espèces végétales indépendamment de leur lignée évolutive.
Certains végétaux peuvent en contenir quelques dizaines. Ils sont caractérisés par une très forte homologie, supérieure à 98%. Ils sont indépendants des lignées évolutives conduisant à l’humanité. Comme les gènes cladistiques, ils sont accompagnés de toute la machinerie de régulation. Par exemple, il existe une bibliographie sur le gène de l’hémoglobine retrouvé chez les fabacées avec une grande similitude sous la forme de léghémoglobine (légumineuse-hémoglobine).
1. gènes cladistiques – cladistique, ou cladisme, est une méthode de classification biologique qui exprime la phylogénie, c’est-à-dire les relations de parenté existant entre les êtres vivants. Elle repose sur le partage de caractères hérités d’une ascendance commune (ancêtre commun). Élaborée au cours du XXe siècle, la cladistique est venue bouleverser la classification classique, alors fondée sur de simples ressemblances (appartenance à un même biotope, même mode d’alimentation…). Ce changement est tel que certains regroupements comme les invertébrés, les reptiles et les poissons ont disparu de cette nouvelle classification car ils n’expriment pas la phylogénie.