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On estime que plus de 380 000 milliards de virus vivent en permanence dans notre corps, formant ainsi une communauté appelée virome humain. C’est-à-dire environ 10 fois plus que le nombre de bactéries de notre microbiote et 1000 fois plus que le nombre de cellules qui constituent notre corps.
Tous les virus ne sont pas pathogènes. La grande majorité d’entre eux coexistent pacifiquement avec nous et participent à l’équilibre de notre microbiote et jouent même un rôle dans la régulation de notre métabolisme.
Par exemple, certains bactériophages des virus qui infectent les bactéries intestinales contribuent à contrôler la prolifération de certaines souches pathogènes dans l’intestin, favorisant ainsi un microbiote plus stable et diversifié. Cette régulation indirecte soutient aussi notre système inflammatoire et immunitaire.
Les virus ne sont pas des êtres vivants : ils dépendent entièrement des cellules hôtes pour se reproduire. La plupart d’entre eux peuvent rester de façon latente dans les cellules humaines sans provoquer de maladie, jusqu’à ce qu’un déséquilibre stress, infection, carence, ou modification du mode de vie les active ou les réactive.
Par exemple, les cires d’épilation, en particulier lorsqu’elles sont chaudes ou utilisées sur une peau sensible, peuvent dans certains cas réactiver le virus de l’herpès.
Les épidémies virales ne résultent donc pas uniquement de contaminations directes entre individus. Des changements environnementaux tels que les variations de température, d’humidité ou de qualité de l’air, ainsi que des modifications alimentaires ou comportementales, peuvent réveiller certains virus jusque-là quiescents (inactifs) dans notre corps.
Ces facteurs contribuent à perturber l’équilibre du virome humain et peuvent favoriser la réactivation ou la propagation de certains agents infectieux.
L’hiver illustre parfaitement cette interaction complexe entre l’environnement, notre mode de vie et notre physiologie. En saison hivernale les conditions sont donc propices à la multiplication et à la transmission des virus.
En hiver, dans les régions tempérées, l’air extérieur est plus froid et contient moins de vapeur d’eau. Une fois chauffé à l’intérieur, l’air devient souvent très sec. Dans ce contexte, les gouttelettes émises par une toux, un éternuement ou même la parole sèchent plus vite, ce qui les rend plus légères, et donc elles peuvent rester en suspension plus longtemps dans l’air. Certains virus (par exemple ceux de la grippe) sont plus stables dans des environnements froids et secs. Leur couche lipidique protectrice se raffermit, ce qui les rend plus résistants en dehors de l’organisme hôte.
Un travail de modélisation montre que, dans des conditions de faible humidité et ventilation réduite (souvent observées en hiver à l’intérieur), la transmission aérienne de virus enveloppés augmente.
Au-delà de la simple survie virale, certaines études ont montré que la température dans les voies nasales influence l’efficacité de notre défense.
Des chercheurs ont observé que la température intranasale peut décroître de quelques degrés quand l’air inspiré est très froid — ce qui impacte l’efficacité des réponses immunitaires locales. Les cellules épithéliales nasales libèrent des vésicules extracellulaires qui aident à combattre les virus. Quand la température baisse d’environ 5 °C, cette réponse antiviral est fortement diminuée.
Au-delà de la simple survie virale, certaines études ont montré que la température dans les voies nasales influence l’efficacité de notre défense.
Des chercheurs ont observé que la température intranasale peut décroître de quelques degrés quand l’air inspiré est très froid — ce qui impacte l’efficacité des réponses immunitaires locales. Les cellules épithéliales nasales libèrent des vésicules extracellulaires qui aident à combattre les virus. Quand la température baisse d’environ 5 °C, cette réponse antiviral est fortement diminuée.
Même sans prendre en compte les modifications physiologiques, l’hiver favorise certaines habitudes propices à l’infection où les conditions de transmission sont renforcées.
Sur le plan physiologique, l’exposition au froid qu’il s’agisse de la température ambiante ou de l’air inspiré entraîne une réduction de l’activité protectrice des muqueuses nasales. Ce refroidissement local favorise également une vasoconstriction au niveau des voies respiratoires supérieures, limitant ainsi l’apport sanguin et, par conséquent, la disponibilité des cellules immunitaires.
En hiver, l’exposition solaire est réduite, ce qui peut conduire à des taux plus faibles de vitamine D et donc des carences en vitamine D. Ce micronutriment est essentiel à cause de son implication dans la modulation de la réponse immunitaire innée et adaptative. Une carence en vitamine D est ainsi associée à une susceptibilité accrue aux infections respiratoires.
Enfin, la modification des habitudes d’hygiène de vie pendant la saison froide réduction de l’activité physique, augmentation de la fatigue et changements alimentaires peuvent également contribuer à un affaiblir le système immunitaire.
Il est important de souligner une nuance : être simplement exposé au froid ne suffit pas à tomber malade — ce sont les virus qui provoquent les infections. Le froid et l’environnement hivernal créent des conditions « propices », mais il faut toujours la présence et la transmission d’un agent infectieux.
Autrement dit, le fait de sortir mal couvert n’entraînera pas nécessairement une infection virale, mais contribuera à affaiblir les défenses immunitaires ou à prolonger l’exposition aux agents infectieux.
Maintenir une humidité intérieure adéquate
L’utilisation d’un humidificateur ou l’aération régulière des pièces permet de prévenir un air trop sec, limitant ainsi la survie des particules virales en suspension.
Assurer une ventilation suffisante
même en période hivernale, renouveler l’air intérieur contribue à réduire la concentration de virus dans les espaces clos.
Renforcer les mesures d’hygiène
Se laver fréquemment les mains et éviter de se toucher le visage (nez, bouche, yeux) après un passage dans des lieux publics ou après contact avec des surfaces partagées diminue le risque de transmission.
Protéger les voies respiratoires
Par temps très froid, couvrir le nez et la bouche à l’aide d’un foulard ou d’un cache-nez aide à réchauffer et humidifier l’air inspiré, ce qui favorise la protection des muqueuses respiratoires.
Préserver une bonne hygiène de vie
Un sommeil suffisant, une activité physique régulière adaptée à la saison, une alimentation équilibrée riche en fruits et légumes, sont autant de facteurs de soutien du système immunitaire.
Optez pour une supplémentation adaptée
Assurer un apport suffisant en vitamine D et optez pour la prévention avec une supplémentation qui contribue au maintien du fonctionnement normal du système immunitaire.
Mettre à jour les vaccinations saisonnières
La vaccination contre la grippe, et éventuellement contre d’autres virus respiratoires selon les recommandations locales, constitue un moyen de prévention complémentaire.
Maintenir un confort thermique approprié
Porter des vêtements chauds, en particulier pour protéger les extrémités (mains, pieds, nez), contribue au bon fonctionnement immunitaire, même si le froid n’est pas directement responsable de l’infection.
La fréquence accrue des maladies hivernales résulte donc de la convergence de plusieurs facteurs. Les virus profitent de conditions environnementales favorables, air froid et sec, espaces clos et mal ventilés, tandis que la fréquence accrue des contacts interpersonnels facilite leur transmission en plus d’une réponse immunitaire affaiblie.
Soutenir les défenses immunitaires de l’organisme et ajuster les habitudes quotidiennes sont deux principes essentiels à suivre en hiver afin de réduire le risque d’infection et de traverser cette saison en toute sérénité dans des conditions physiologiques optimales.
Mayo Clinic. (2022). Why do people get sick with viruses in the winter? Mayo Clinic News Network.
Atlantic Health System. (2023). Why we get sick in the winter.
MedStar Health. (2023). Cold and flu season: Why it happens and how to protect yourself.
Healthline. (2022). Does cold or rainy weather make you sick?
Bing Vidéos. (2023). Pourquoi on tombe malade plus souvent en hiver ?
Bing Vidéos. (2023). Pourquoi on tombe malade plus souvent en hiver ? (vidéo complémentaire)
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