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Depuis toujours, l’être humain s’est intéressé aux plantes, que ce soit pour se nourrir, chasser ou se soigner, comme peuvent en témoigner des vestiges archéologiques tombes, peintures rupestres, poteries. Cependant, c’est avec l’apparition de l’écriture que les usages médicinaux sont précisés et sont documentés. Les premières traces écrites remontent à 5000 av. J.-C. avec la tablette sumérienne de Nippur, mentionnant plus de 250 plantes, dont le pavot.
En Chine, le “Shennong bencao jing” (2500 av. J.-C.) est considéré comme un des premiers traités médicaux. D’autres textes anciens, comme le papyrus d’Ebers (1500 av. J.-C.) en Égypte ou les Védas en Inde, témoignent également de l’usage ancien et structuré des plantes médicinales.
En Grèce et dans d’autres civilisations, des figures clés comme Hippocrate (recensement de plus de 380 plantes), Théophraste (≈ 500 plantes, premières expérimentations de toxicité) et Aristote (concept du totum des plantes) ont marqués l’usage systématique des plantes. D’autres auteurs romains/grecs comme Dioscoride, Pline l’Ancien ou Galien ont poursuivis cette tradition.
Dans son livre « Histoire naturelle », publié vers 77, Pline l’Ancien évoquait déjà les vertus de la fleur de sel (Flos salis) et de sa dissolution (extraction) dans le vin et l’eau: « Cette fleur de sel produit une sorte d’huile aussi surprenant que cela puisse paraître (Optimo ex eo, quod olei quamdam pinguitudinem reddit. Est enim etiam in sale pinguitudo, quod miremu). Il y a de la graisse même dans le sel ! » S’exclame-t-il. Pline l’Ancien ajoute qu’elle n’a pas de pouvoir nutritif mais qu’elle est relâchante, (décontractante), stimulante et pouvant porter remède à la lassitude (psychostimulante) « solvit in vino et aqua, acopis et smegmatis utilis » (Volume 31 de 37 volumes, chapitre XLII).
En Europe, les moines et l’Église ont transmis la connaissance des « simples » dites plantes « médicinales » (par ex. Hildegarde de Bingen). Dans le monde islamique ou persan, des médecins comme Avicenne ou Ibn al‑Baytār ont constitué de vastes traités sur les plantes (1 400 espèces pour Ibn al‑Baytār).
L’exploration et la colonisation a ouvert la voie à la découverte de nombreuses plantes exotiques comme la quinquina, le curcuma, ou encore la vanille. La chimie moderne nous permet désormais d’isoler les principes actifs et surtout de synthétiser des molécules comme l’acide salicylique précurseur de l’aspirine en 1899. Entre 1981 et 2014, environ 42 % des molécules de médicaments commercialisés sont directement tirées de la nature dont 25 % sont inspirées de structures naturelles.
A noter que la phytothérapie n’est pas propre à l’espèce humaine. De nombreuses espèces animales, savent choisir dans leur habitat les plantes utiles pour corriger des carences alimentaires ou soigner certaines maladies. On parle de zoopharmacognosie, une branche de l’éthologie animale et de la pharmacologie qui étudie le comportement d’auto-médication propre à certains animaux.
Le terme de phytothérapie vient du grec phyton qui signifie plantes et therapeia qui signifie soigner. Elle est considérée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme une médecine conventionnelle. Elle repose sur un traitement thérapeutique à base de plantes. Il existe une distinction entre la phytothérapie traditionnelle et la phytothérapie moderne, ou « phytothérapie médicale ».
La phytothérapie traditionnelle est basée sur l’expérience et l’observation et une approche holistique pour laquelle les effets des plantes sont considérés dans leur globalité. Elle est fondée sur une utilisation directe de la poudre de plantes ou de leurs préparations sous forme de tisanes ou de d’infusions.
La phytothérapie moderne, utilise des méthodes modernes d’extraction et de purification des principes actifs contenus dans les plantes, et valide leurs propriétés bénéfiques pour la santé par une approche scientifique d’analyses biochimiques et pharmacologiques appuyées parfois par des études observationnelles voir même des essais cliniques.
Le principe actif : clef de voute du remède.
1) Les nutriments : les vitamines hydrosolubles, les sels minéraux sont absorbés tels qu’ils sont. Les protéines et les sucres complexes sont digérés avant d’être assimilés. Certains substances ne sont pas digestes mais représentent un intérêt comme la cellulose et la chitine des champignons. Si la cellulose peut fermenter dans le tube digestif, la chitine (paroi des champignons) transitera intacte dans les fèces.
2) Les molécules actives.
a) Certaines molécules comme les alcaloïdes n’ont pas de rôle identifié pour la plante.
b) Il existe des molécules d’intérêt différents pour la plante et pour les humains, par exemple l’acide salicylique joue un rôle chez le végétal dans la défense et l’identification des espèces. Chez l’homme, il agît au niveau des signaux de l’inflammation et des plaquettes.
c) Il existe des molécules d’intérêt similaire pour la plante et pour les humains. En fait cela relève des parentés (cladistiques) due à l’évolution. Dans ce cas particulier, la plante ne disposant pas d’une circulation aussi efficace que les animaux, la plante disposera de palettes de molécule activatrice et frénatrice d’un métabolisme. Pour en recueillir l’activité des procédures de séparation devront être mises en œuvre.
Qu’est-ce que la galénique ?
La galénique (ou pharmacie galénique) est la science des mises en formes pharmaceutiques, l’art de transformer substances actives ici les plantes médicinales, en formes utilisables et efficaces. Elle étudie la transformation d’un principe actif (issu d’une plante, d’un minéral ou d’une molécule chimique) en une forme utilisable, stable, efficace, et acceptable par le patient (infusions, pilules, comprimés, cachets, pommades, crème etc.).
La mise en forme galénique des produits à base de plantes existe depuis au moins 5000 ans, avec une évolution constante des formes et des techniques. Il est probable que les première plantes ont été consommées fraîche et crus. Puis le séchage et la réhydratation par infusion, macération. Elle devient progressivement plus raffinée avec l’apparition très rapide de la diversification des solvants ajoutant à l’eau, le lait, le vin, le vinaigre et l’alcool. Cela n’a pas cessé d’évoluer depuis l’Antiquité, en passant par la médecine arabo-musulmane médiévale, persane et chinoise jusqu’à former les bases de la pharmacie moderne.
La galénique des produits issus des plantes est donc, sans conteste, l’une des plus riches et variées. Certains végétaux présentaient un goût ou une odeur si désagréables qu’ils étaient difficilement consommables tels quels. Pour en faciliter la prise, les premiers thérapeutes ont donc eu l’idée de mélanger les poudres de plantes avec du miel et de la farine, donnant ainsi naissance aux premières pilules. Si cette préparation permettait de masquer efficacement le goût, elle restait insuffisante pour neutraliser les odeurs. Afin d’y remédier, on recouvrait alors ces pilules d’une fine couche de cire, voire d’un film d’or, pour mieux isoler l’odeur et améliorer leur acceptabilité. D’où l’expression, dorer la pilule.
Si la phytothérapie fournit le contenu actif, la galénique elle détermine comment l’administrer (forme, dose, support).
Dans la phytothérapie traditionnelle, la plante ou partie de la plante (feuille, racine, fruit,…) sera utilisée en totalité. En effet, même si une poudre de plante contient une partie spécifique de la plante broyée, elle ne fera pas de distinction entre les composants actifs et inactifs. Les principes actifs contenus dans cette poudre seront donc dilués parmi d’autres composants inactifs ou peu actifs. Si une tisane est une forme d’extraction à l’eau chaude, seuls les composants solubles dans l’eau seront extrait et souvent à très faibles doses.
En phytothérapie moderne, un extrait actif est obtenu en sélectionnant et concentrant les molécules responsables de l’effet thérapeutique (alcaloïdes, flavonoïdes, polyphénols, saponines, etc.). Un extrait sera donc plus concentré en molécules actives et donc plus efficaces par rapport à une poudre de plante.
Un des principaux avantages des extraits actifs de plantes est leur contrôle précis de la qualité et de l’efficacité. Contrairement à la poudre de plante entière ou à une infusion, les extraits actifs peuvent être standardisés : cela signifie que chaque dose contient une quantité constante et garantie de principes actifs, c’est-à-dire les molécules responsables de l’effet thérapeutique recherché (par exemple : curcuminoïdes dans le curcuma, ginsénosides dans le ginseng, etc.).
a) la standardisation moléculaire. Cette standardisation est possible car l’extrait est obtenu par un processus d’extraction et de purification contrôlé, qui isole les composés d’intérêt et élimine les parties inactives ou moins utiles de la plante. Ainsi, il est possible de garantir l’efficacité d’un produit ou chaque comprimé contient exactement le même dosage en actifs, quel que soit le lot de production. C’est le cas des formes contenant du séné où la teneur en sénosides est garantie.
b) L’activité peut être mesuré non pas avec une molécule mais par son activité ou sa correspondance par rapport à un étalon. C’est le cas de la molécules de vitamine D3, de certains antibiotiques, des motifs moléculaires complexes comme l’héparine. C’est le cas des produits extraits de plante présentés par les Laboratoire ICP-TEXINFINE.
En phytothérapie traditionnelle, de fortes variations rendent la teneur en actifs incertaine dans les préparations non standardisées. En effet, les conditions de culture (climat, ensoleillement,..), période de récolte, la partie de la plante utilisée ou encore les méthodes de séchage et de stockage sont autant de facteurs qui entrainent une irrégularité et donc limite l’efficacité thérapeutique des plantes non « standardisées ». C’est-à-dire n’ayant pas suivi des processus d’extraction de purification et/ou de fractionnement établissant une référence d’activité par rapport à un « standard ».
Un autre avantage essentiel des extraits actifs réside dans leur meilleure assimilation par l’organisme, c’est-à-dire leur biodisponibilité. Certains principes actifs présents dans les plantes sont mal absorbés sous leur forme brute (poudre ou tisane), soit parce qu’ils sont :
C’est le cas, par exemple, de la curcumine, principe actif du curcuma, qui a une très faible biodisponibilité naturelle. Des extraits améliorés (avec pipérine, phytosomes, ou encapsulation dans des phospholipides) permettent d’améliorer l’absorption par l’organisme.
Autre exemple, la Figue de Barbarie, plante des zones arides tropicales, riche en vitamine E, en acides gras essentiels (dans l’huile de graines), ainsi qu’en bétalaïnes, des pigments aux propriétés anti-inflammatoires et protectrices. En forme brute (poudre, jus ou macération), les composés actifs sont peu biodisponibles, peu solubles dans l’eau, sensibles à l’oxydation et instables à l’air et la lumière. Mais en forme galénique optimisée (extrait actif ou extraits titrés en bétalaïnes ou sous forme micronisée), les molécules actives sont mieux préservées et stabilisées pour une optimisation de l’efficacité thérapeutique.
La phytothérapie selon TEXINFINE est basée sur des méthodes spécifiques d’extraction et de purification des régulateurs biomimétiques® contenus dans les plantes. Ces méthodes d’extraction rendent possible la mesure de l’activité biologique et pharmacologique. Elles permettent d’utiliser les régulateurs de gènes ciblés dans une plante pour un objectif de santé humaine précis.
L’isolement des régulateurs présents chez le végétal est une nécessité pour garantir l’activité chez l’humain. Le système vasculaire des végétaux est peu efficace. Ils disposent d’une palette de molécules pour répondre à l’ensemble des sollicitations environnementales. Dans un extrait de plantes, pour une même activité biologique, il y aura autant de promoteurs que de répresseurs. Il faut donc séparer les régulateurs « activateurs » des régulateurs « inhibiteurs » par purification ou fractionnement.
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