La réponse à cette question réside dans les protéines de choc thermique (Heat Shock Proteins – HSP). Ces protéines jouent un rôle crucial dans la protection des autres protéines contre les dommages causés par la chaleur. Pour comprendre leur importance, pensons à la cuisson d’un œuf : la chaleur modifie la structure du blanc et du jaune, les faisant passer d’un état liquide à une consistance gélifiée puis dure. Cette dénaturation rend les protéines impropres à leurs fonctions vitales.
Les cactus exploitent pleinement le potentiel des HSP, un mécanisme de protection partagé par de nombreuses espèces vivantes. Grâce à leur système vasculaire sophistiqué, ils utilisent un signal induit par les photons (la lumière responsable de l’augmentation de la température) pour alerter rapidement les cellules sous-jacentes. Ce signal se propage à travers les vaisseaux de sève plus fins et plus nombreux : contrairement aux algues, les cactus, en tant que plantes vasculaires, possèdent les moyens de communiquer l’information efficacement, même aux cellules les plus éloignées.
La communauté scientifique internationale, qui étudie activement les métabolismes des HSP et des protéines chaperonnes, s’accorde sur leur ancienneté et leur remarquable conservation à travers toutes les formes de vie. Il est donc logique de supposer que les mécanismes de régulation de ce métabolisme soient également partagés entre les végétaux et les humains.
Il est crucial de souligner qu’ingérer directement des HSP serait inefficace, car ces protéines seraient complètement dégradées en acides aminés dans notre estomac, tout comme l’insuline nécessite une injection pour contourner ce processus.
Fort de cette compréhension, le Laboratoire TEXINFINE s’est concentré sur l’isolement du signal d’induction des HSP mentionné précédemment. Ce signal, de nature lipophile, est directement assimilable par voie buccale. L’objectif n’est pas d’augmenter le taux global de HSP, une réaction souvent associée à des substances toxiques, mais d’accélérer leur mise en présence au sein des cellules. Cette accélération permet d’établir une protection cellulaire rapide et efficace face à une agression, qu’elle soit thermique ou autre.
Les cactus, bien plus que de simples plantes résistantes à la sécheresse, nous offrent un aperçu fascinant des mécanismes sophistiqués développés par le vivant pour faire face à des conditions environnementales extrêmes. Leur utilisation efficace des protéines de choc thermique et le signal d’induction associé ouvrent des pistes de recherche prometteuses pour la protection cellulaire chez d’autres organismes, y compris l’humain. L’étude de ces végétaux curieux pourrait bien nous apporter de nouvelles clés pour préserver notre bien-être face aux agressions.
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